Hippolyte CORBES (1898-2001) élève de 1903 à 1915 ; juriste, musicien, compositeur, écrivain, ainsi le présente le site de l'école Saint Charles de Saint-Brieuc, qui l'accueillit de 1903 à 1915.

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En grande partie autodidacte, chantre de sa région et musicien tonal, Hippolyte Corbes cumule toutes les raisons pour rester méconnu dans son pays ; ses Esquisses bretonnes, et d'autres recueils, mériteraient pourtant d'être explorés ; une oreille impartiale y trouverait plus de substance que dans maintes productions signées de noms plus célèbres - ou plus parisiens.
Les documents présentés ici sont des lettres adressées au compositeur Yvon Bourrel, et à Jean-Michel Sueur.
Dans son appréciation de la musique d'Yvon Bourrel, Hippolyte Corbes rejoint Vladimir Jankelevitch Jean de Solliers et Richard Noble. Et puis, en évoquant son parcours de musicien, sa vie et ses goûts, H. Corbes brosse un autoportrait qui semblera précieux à ceux qui ont aimé sa musique.
Ces lettres nous rappellent aussi que la musique ne s'est jamais confinée au terrain étroit de l'avant-garde et de ceux qui, peu ou prou, lui restent inféodés, mais qu'elle circule , libre et vigoureuse, dans les partitions de Grieg, Sibelius ou Vaughan-Williams ; elles posent encore la question du « régionalisme », si décrié par les courants modernistes qui se veulent détachés des caractères particuliers, en oubliant que toute la musique savante s'est appuyée sur la musique populaire : Haydn ne renie pas son ascendance croate, Mozart, Schubert se souviennent du folklore autrichien, Beethoven, entre deux méditations lyriques peut introduire un passage aux saveurs rustiques, et les idées mélodiques employées par Dufay et Josquin dans leurs plus sublimes compositions ont, selon toute vraisemblance, des origines paysannes. Les folklores ont à la vérité une valeur universelle outre qu'ils sont capables, bien plus que des spéculations hasardeuses, de régénérer la musique savante ; au XXe siècle, les Hongrois, Szymanowski, Bloch, les Slaves, les Nordiques, les Espagnols, les Anglais, les Sud-Américains l'avaient très bien compris. Seuls ne l'ont pas compris ceux qui ont lié leur sort à la décadence de la musique austro-allemande; les lettres d'Hippolyte Corbes ouvrent des horizons plus amples , plus salubres et plus variés.